Certain-e-s politicien-ne-s au pouvoir, complaisamment relayé-e-s par des éditorialistes médiatiques, crient à la convergence de certaines luttes entre l’extrême-droite et l’extrême-gauche ; entre fascistes et antifascistes ; et ainsi, essayent de cacher leur duplicité, leur incompétence et ainsi de faire dévier des luttes en cours.
Nous ne pouvons que les rassurer.
Il n’en est rien.
À Angers les camps sont toujours bien tranchés. Nous ne savons pas ailleurs (même si nous nous en doutons !), mais ici, les « fascistes » sont toujours des « fascistes » et les militant-e-s progressistes, radicales et radicaux, révolutionnaires sont toujours des militant-e-s qui brandissent fièrement les idées internationalistes, de justice sociale, de féminisme, d’écologie...
Le « 21 » n'est qu'un lieu parmi d'autres à Angers qui sont autant porteurs de ces idées.
L'extrême-droite après avoir tourné sa haine plus spécifiquement vers L'Étincelle pendant quelques temps semble de nouveau vouloir plus régulièrement se retourner contre nous, contre « le 21 ».
Au vu de qui est attaqué à Angers (personnes, locaux) par les militants nationalistes, nous ne pouvons que supputer sur ce qui doit énerver « notre » extrême-droite locale :
-c'est que nous oeuvrons de notre mieux à promouvoir l'égalité hommes-femmes et plus largement à en finir avec la domination masculine et les inégalités de genres.
-c’est que des personnes possédant par le hasard de la naissance la nationalité française (ou pas d’ailleurs !) se sentent solidaires des gens européens ou extra-européens et tentent de s’attaquer aux injustices que les migrant-e-s subissent ;
-c’est que des gens ne possédant pas la même pigmentation de peau s’entendent et s’apprécient ;
-c’est que des athées, des agnostiques puissent critiquer les religions, toutes les religions, et toutes les sectes sans en cibler une en particulier ; mais qu’au nom de la laïcité nous puissions militer avec des gens qui sont croyants mais pas sectaires ;
-c’est que les militant-e-s angevin-e-s du « 21 » soutiennent parfois par différents moyens les luttes diverses et variées menées dans d’autres pays, y compris financièrement. Dans les différents lieux cités, vous ne trouverez pas chez nous de militant-e-s proches de dictateurs. Nous pensons à l'affiche de soutien à Saddam Hussein ; aux nationalistes français qui s’en vont soutenir Bachar en Syrie ou font des tags de soutien à ce tueur de masse sur les murs municipaux d'une maison de quartier ; à ceux qui vont régulièrement « travailler » avec des militants nationalistes français expatriés -colonialistes ?- au Maroc ; aux adorateurs de groupes nazis ukrainiens, etc. Au contraire même, nous, nous revendiquons fièrement d'avoir collecté de l'argent pour les kurdes qui luttaient contre daesh et son fanatisme religieux tout en mettant en place une société basée sur la justice...
-c’est qu’au « 21 » par exemple, financièrement, nous ne dépendons de personne mais de toutes et tous ! Notre Solidarité, notre Entr’aide sont des forces que les nervis ne peuvent abattre. Chez nous pas de fils à papa pour filer un bout de terrain pour créer un pseudo-jardin communautaire (entendre dans le contexte local : blanc et catholique) ; pas de petites combines pour créer un local en louant, via un prête-nom, à un propriétaire complaisant …
Nous pourrions lister beaucoup d'autres raisons qui font que nos camps, sont irrémédiablement en lutte contre ses « Torquemada » en herbe.
Vous l'avez compris, vous le saviez déjà, rien ne peut nous rapprocher, tout nous oppose. Nous sommes ce qu'ils ne sont pas ! Ils sont intolérants, racistes, pour beaucoup proches des réseaux catholiques intégristes ou traditionalistes, bourgeois, sexistes. Ils soutiennent ou sont nostalgiques des pires ordures que sont les dictateurs.
Cela faisait bien un mois ou deux que l’on avait rien subi. Dans la nuit du jeudi 17 au vendredi 18 janvier 2019, l’extrême-droite a tenté de s’attaquer à notre local. « Le 21 » a déjà subi une tentative d'incendie voilà peu, que nous avions mis sur le dos des ivresses de rues. Nous avions eu par le passé des tags racistes, des sigles d'extrême-droite, des plaques arrachées, etc. Dans la nuit de jeudi, c'est la plaque de nos horaires qui a été volée - ça doit faire un joli dessous de table pour leurs beuveries - et la plaque de notre local qui en a fait les frais.
Mais c'est bien minime par rapport à la tentative d'incendie. Le pire, le comble de la stupidité et de la débilité, c'est que si le feu avait pris, au-dessus il y a des habitant-e-s. Certain-e-s d'entre-nous au « 21 » sont des professionnel-le-s du secours mais le sens commun voudrait que tout le monde le sache : les incendies la nuit sont toujours bien plus meurtriers. Visiblement le « sens commun » n'est pas leur fort.
Dans leur imaginaire obscurantiste, notre local qui regroupe un atelier de réparation de vélo, une tisanerie et une librairie sociale (syndicalisme, luttes sociales, migration, internationalisme, gestion ouvrière, histoire, etc. et des livres d'information sur les groupes d'extrême-droite) ne peut sans doute mériter mieux que le bûcher.
Si cela a fonctionné avec la mairie, en brûlant à plusieurs reprises le symbolique « arbre de la laïcité », cela ne fonctionnera pas avec nous. Pour nous les mots Liberté, Égalité, Fraternité ; ne sont pas là juste pour faire joli sur les frontons des mairies ; nous y croyons. Il existe mille et une façon de lutter pour.
Chacun-e individuellement ; chaque groupe et organisation politique, associative, syndicale, affinitaire, etc. peut bien sûr reprendre notre communiqué, le diffuser tel quel de façon large ou limitée, à ses adhérent-e-s ou membres ; simplement mentionner le fait de ce qui s'est passé. Les camarades, les compagnon-e-s, les « citoyen-ne-s » qui ne supportent pas les idées d'extrême-droite doivent garder en tête que si l'extrême droite radicale sous son apparence la plus débile n'est qu'un épiphénomène, elle existe. Elle n'est que la partie la plus tapageuse de toutes les idées « nationalistes » de repli qui se faufilent insidieusement et toujours plus dans notre société.
On en profite pour vous rappeler, que « le 21 » est ouvert tous les jours du mardi au samedi ; que vous pouvez y venir boire un café, un thé ou une tisane produite par la coopérative ouvrière Scop-ti « 1336 » ; venir acheter ou commander un livre ; participer à la cagnotte en ligne pour la librairie
https://www.helloasso.com/associations/les-nuits-bleues/formulaires/1/widget
À bientôt au « 21 », dans les rues, dans les luttes
pour résister et se battre pour la Justice, l'Égalité, les Libertés de toutes et tous !
Les Nuits Bleues, La Tête dans le Guidon, La Tisanerie du « 21 ».