mercredi 15 juin 2011

Topo - Discussion sur l'altermondialisme

Nous vous invitons à une discussion avec Yves Coleman, animateur de la revue Ni Patrie Ni Frontières, le jeudi 23 juin à partir de 20h00.

L'altermondialisme : insaisissable ? Impuissant ? Ou indispensable ?

Donner une définition précise de l'altermondialisme est très difficile vu la multiplicité des courants idéologiques que ce terme recouvre, des mouvements qui s'en réclament (de façon plus ou moins opportuniste) et des formes d'action qui lui sont plus ou moins liées.
Ses partisans mettent en avant le fait qu'il s'agit d'un mouvement des mouvements, d'un Réseau des réseaux, horizontal, ultradémocratique, ouvert à toutes les sensibilités politiques et philosophiques.
Ses détracteurs soulignent le fait que les sommets altermondialistes sont financés par des municipalités, des régions ou des Etats. Que les cadres de ces mouvements sont des permanents d'ONG ou de syndicats qui dépendent des subventions gouvernementales ou privées. Des universitaires dans leurs tours d'ivoire académiques. De vieux politiciens à la recherche d'une nouvelle virginité politique.

Ses partisans ripostent que le mouvement altermondialiste est tourné vers des revendications concrètes, minimales certes, mais réalistes. Qu'il regroupe des syndicats, des associations, des bénévoles qui ne font pas d' idéologie mais n'hésitent pas à mettre les mains dans le cambouis.
Ses détracteurs rétorquent que l'altermondialisme est un concentré de vieilles idéologies relookées: que ce soit l'apologie des coopératives, la réforme du système bancaire, l'avènement de règles internationales garantissant la coexistence pacifique entre les Etats et le développement économique harmonieux (durable, dit-on aujourd'hui) du Nord et du Sud, ou le tiersmondisme qui sert à justifier la domination de nouvelles bureaucraties sur les peuples de l'ex tiers monde.

Bref, a-t-on affaire à un dialogue de sourds, finalement assez classique entre réformistes et révolutionnaires? Ou l'alternative est-elle plus compliquée ?

Peut-on agir au sein des mouvements altermondialistes en ne reniant pas ses idéaux de révolution sociale ? La primauté accordée aux droits humains est-elle riche de perspectives nouvelles ? Le consensus et la non-violence qui caractérisent ces mouvements (dont les Indignados en Espagne me paraissent être la dernière illustration) n'aboutissent-ils pas à simplement redorer le blason de la démocratie, et à renoncer à toute perspective de véritable suppression du capitalisme, de l'Etat, de l'exploitation ?
La dénonciation du néolibéralisme et de la marchandisation n'est-elle pas le moyen de réhabiliter un capitalisme au nom d'un discours pseudo-éthique qui sanctifie l'indignation mais condamne la révolte ?
L'autre monde possible n'est-il pas tout simplement ce monde capitaliste mais qui serait géré par de nouveaux dirigeants issus de la société civile, des nouveaux mouvements sociaux, à l'image d'un Lula, d'un Chavez ou d'un Evo Morales ?

Un monde capitaliste multipolaire qui ne serait plus soumis à la domination des pays les plus riches mais qui resterait un monde d'exploitation ? L'agir local, penser global est-il une façon de renforcer le souverainisme, le protectionnisme et le nationalisme dans chaque Etat, ou une manière originale de tisser des liens de solidarité au-delà des frontières ?
Peut-on édicter des règles justes du commerce mondial en préservant les salaires, les prix, la propriété privée, la hiérarchie ?
La décroissance est-elle le moyen de préserver les ressources de la planète ou une nouvelle idéologie vantant l'austérité et la frugalité des pauvres tout en ne touchant pas à la consommation et aux pouvoirs des riches ?
Quelle est notre expérience de ces mouvements en France ? Notre expérience des forums sociaux mondiaux et des contre-sommets ? Sont-ils l'occasion de formidables rencontres humaines, de débats fructueux, ou de simples spectacles qui ne menacent en rien les puissants ?


Nous souhaiterions discuter de toutes ces questions et de bien d'autres....

Soirée organisée par Les Nuits Bleues

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